A 27 ans, j'ai découvert (un peu tard, si vous voulez mon avis !) que j'avais le syndrome d'Asperger. J'ai décidé de changer radicalement ma vie. Jusqu'alors, j'avais toujours essayé de rentrer dans un moule, d'être comme tout le monde. Le diagnostic m'a permis d'être moi-même, de me reconnecter avec ce que je suis vraiment. J'ai quitté mon travail et décidé de reprendre mes études : j'ai obtenu mon doctorat en psychologie sociale en 2016.
Je suis maintenant maître de conférences à l'INSHEA (Suresnes, France). J'ai rejoint une équipe de chercheurs extraordinaires et je me sens privilégiée. Je suis la première personne ouvertement autiste en France à étudier l'autisme.
Je pense que nous devrions passer moins de temps à essayer de "guérir" l'autisme et plus de temps à essayer de changer notre société. Les personnes autistes ne sont pas malades, elles n'ont pas besoin d'être soignées. Les chercheurs devraient encourager une approche interdisciplinaire (mener des recherches en anthropologie, sociologie et psychologie sociale par exemple) au lieu de se concentrer presque uniquement sur les symptômes, les traitements et les causes de l'autisme.